La semaine prochaine, l’équipe d’Internet Society Pulse participera au sommet RightsCon à San José, au Costa Rica, pour présenter notre travail sur l’arrêt de l’Internet et la résilience.
En tant que sommet mondial sur les droits de l’homme à l’ère numérique, RightsCon offre une plateforme permettant de s’engager auprès d’un large éventail de décideurs et de partenaires qui militent pour le développement et le renforcement de l’internet.
Ces dernières années, le pays hôte a apporté un soutien important à ces causes, Freedom House classant le Costa Rica comme ayant l’environnement le plus favorable à la liberté de l’internet en Amérique latine et le troisième meilleur au monde. En 2010, la Cour suprême du pays a déclaré que l’accès à l’internet était un droit fondamental que le gouvernement devait garantir et promouvoir. Depuis lors, le taux de pénétration de l’internet au Costa Rica est passé de 36,5 % à plus de 80 %.
Si l’on considère son indice de résilience Internet, il n’est pas surprenant qu’elle devance également ses voisins d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud.
Les couleurs de ces diagrammes en forme de beignet correspondent à quatre composantes (piliers) qui contribuent à la résilience globale et au bon fonctionnement de l’internet : L’infrastructure, la performance, la sécurité et la préparation du marché.
Si nous comparons ces piliers entre eux pour l’Amérique centrale (figure 3), nous pouvons commencer à voir où les pays excellent dans leur résilience à l’internet et où ils restent sur leur faim.
Pour certains pays, il existe une grande disparité entre ces quatre piliers. Par exemple, le score du Salvador en matière d’infrastructures est égal à la 4e place de la région (53 %), mais son score en matière de sécurité (26 %) est le plus mauvais de la région. Si l’on compare avec le Costa Rica et le Mexique, leurs scores sont relativement similaires pour les quatre piliers, ce qui est un trait commun aux pays dont les scores de résilience sont supérieurs à 50 %.
Si l’on examine de plus près les points de données qui contribuent au score exceptionnel du Costa Rica en matière d’infrastructures (60 %), on constate que ce score supérieur à la moyenne est dû à plusieurs facteurs, dont le sien :
- Couverture du réseau mobile
- Nombre de centres de données et de points d’échange Internet (IXP)
- Disponibilité de l’électricité – Le réseau électrique du Costa Rica est alimenté à 98 % par des énergies renouvelables.
Bien que son plus grand voisin, le Mexique, ait un score plus faible en matière d’infrastructures (figure 5), il convient de reconnaître que sa superficie est plus de 38 fois supérieure à celle du Costa Rica et qu’il compte près de 23 fois plus d’habitants, ce qui signifie qu’il faut déployer beaucoup plus d’efforts pour relier les deux pays, déjà très éloignés l’un de l’autre. 101 millions d’internautes au Mexique.
Avec une base d’utilisateurs aussi importante, le Mexique doit cependant faire davantage pour maintenir le trafic au niveau local, comme en témoignent ses scores à un chiffre pour le nombre de centres de données et d’IXP par habitant.
En savoir plus sur la vision 50/50 de l’Internet Society, qui vise à ce qu’au moins la moitié du trafic Internet dans les économies émergentes reste locale d’ici à 2025. |
Ce manque de résilience a été mis en évidence lors de la table ronde LACNIC 39 du mois dernier, intitulée “Peering et écosystème d’interconnexion au Mexique”, au cours de laquelle des représentants d’entreprises telles que Netflix et Arelion ont souligné l’importance d’avoir des IXP au Mexique pour encourager le partage des connaissances et l’échange de trafic à l’intérieur du pays.
Outre l’amélioration de la résilience de l’infrastructure internet d’un pays, les IXP améliorent également les performances, car ils créent des itinéraires plus courts pour le trafic internet qui n’a pas besoin d’être acheminé depuis l’étranger, ce qui améliore l’accessibilité financière. En savoir plus sur les IXP.
Si le Mexique obtient un score respectable de 79 % pour l’accessibilité, son score de performance globale de 46 % le place au 5e rang en Amérique centrale, tous les pays au-dessus de lui ayant un pourcentage nettement plus élevé de réseaux (systèmes autonomes, ASes) se connectant aux IXP (tableau 1).
Pays | Nombre d’IXP actifs | Nombre de réseaux (ASes) établissant un peering avec les IXP | Nombre total d’AS en provenance du pays |
---|---|---|---|
Belize | 1 | 9 | 19 |
Costa Rica | 2 | 38 | 49 |
El Salvador | 1 | 5 | 35 |
Guatemala | 1 | 14 | 42 |
Honduras | 1 | 8 | 44 |
Mexique | 2 | 22 | 299 |
Nicaragua | 0 | 0 | 19 |
Panama | 1 | 26 | 38 |
L’indice mondial de résilience de l’internet vise à offrir ces informations et bien d’autres encore pour aider les opérateurs de réseaux et les décideurs à identifier les faiblesses de leur résilience internet et à prendre des décisions fondées sur des données pour y remédier.
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